The Philanthropist: Compte rendu de lecture – L’émancipation des femmes à l’épreuve de la philanthropie

Par Julie Raby , Étudiante
10 juin 2020

 

Nous avons le plaisir de vous partager un compte rendu de lecture publié par notre partenaire The Philanthropist, rédigé par Julie Raby, candidate à la maîtrise en sociologie à l’Université du Québec à Montréal et étudiante du PhiLab.


L’émancipation des femmes philanthropie

Historienne et professeure à l’École des hautes études en sciences sociales (Paris), Corinne Belliard a soutenu une thèse de doctorat en 2004 relative au processus d’émancipation des femmes dans le contexte du féminisme naissant du dix-neuvième siècle. Elle y a revisité le cheminement des femmes au sein de deux associations philanthropiques d’importance en Grande-Bretagne et en France, de 1874 à 1914, dont cette publication se veut une synthèse destinée au grand public.

Présentation générale

Je résume ici la structure de l’ouvrage et les grandes idées présentées par l’auteure, espérant ainsi vous donner le goût de vous plonger dans sa lecture.

La première partie, intitulée « Qui sont les pauvres ? », expose les circonstances économiques et sociales des rapports prenant place entre riches et pauvres dans les deux pays étudiés. Belliard explore les courants de pensée dominants qui sont à la genèse de deux organisations philanthropiques : la Charity Organisation Society (COS) créée en 1870 et l’Office Central des Œuvres de Bienfaisance (OCOB) fondée en 1890.

Plus substantielle, la seconde partie met en parallèle les discours dominants sur les femmes et leur influence sur les avancées réalisées au sein des deux organisations. Ainsi, telle qu’elle le présente, son approche est atypique puisqu’elle analyse les archives philanthropiques en croisant rapport de classe et rapport de genre. De fait, les pauvres y sont présentés comme une classe sociale entière et indistincte des riches, alors que les femmes se retrouvent partagées entre ces deux classes. Elle tente alors de comprendre si, pour des femmes riches, le fait d’appartenir à une classe nantie représente ou non une possibilité réelle d’émancipation ou si ces dernières n’en demeurent pas moins enfermées dans des fonctions et des rôles philanthropiques et de domesticité définis par les hommes…

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