Étudiant finissant au programme de Certificat en gestion philanthropique de l’Université de Montréal, Frédéric Brière, 31 ans, a réussi en novembre 2017 l’examen du Certified Fund Raising Executive (CFRE), aux États-Unis. Un peu moins de 700 candidats de 27 pays obtiennent annuellement cette certification internationale. Il y a seulement 30 « CFRE » au total au Québec, et environ 500 au Canada.
De chez Engagement public, où il occupe la fonction de gestionnaire du développement des affaires, Frédéric Brière nous explique ses motivations et les défis qu’il a dû relever pour atteindre son objectif.
Caroline Bergeron : Pourquoi le « CFRE » ?
Frédéric Brière :Pour relever un défi personnel d’abord ; peu de gens d’ici mettent les efforts pour réussi l’examen du CFRE, reconnu pour être assez difficile. Et puis, bien sûr, pour optimiser mes chances de travailler sur des projets internationaux. À l’étranger, cette certification est, de loin, la plus reconnue en philanthropie. Actuellement, je suis heureux de travailler à Montréal mais je n’exclus pas de poursuivre ma carrière dans un autre pays.
C.B. : À quelle préparation vous êtes-vous astreint ?
F.B. :À neuf mois de préparation rigoureuse et « autogérée ». Le candidat doit se résoudre à une autodiscipline sérieuse pour réussir son entrée du premier coup. La difficulté ne se limite pas à la préparation aux 200 questions. L’autorisation à s’inscrire exige à elle seule un solide parcours professionnel. Pour être admissible, le candidat doit avoir cumulé un nombre minimum de points dans chacun des quatre domaines suivants: la pratique professionnelle, la formation, la performance et le code de conduite. Par exemple, le fait d’avoir dirigé une campagne de financement de plus de 35 000$ vous donne 1 point ; un diplôme universitaire de premier cycle vous donne 5 points, posséder un emploi en philanthropie donne droit à un point par mois d’expérience, etc. Il faut un total de 171 points cumulés en cinq ans pour passer l’examen.
C.B. : Votre formation universitaire a-t-elle utile pour vous préparer à l’examen ?
F.B. :Oui, de multiples façons. Tous les aspects de la certification ont été abordés, de près ou de loin, durant le Certificat en gestion philanthropique de l’Université de Montréal. Je pense aux dons majeurs, aux grandes campagnes, aux aspects légaux et fiscaux des dons ; à l’éthique. Heureusement, j’avais les connaissances encore fraiches à la mémoire, ce qui m’a été précieux au moment de répondre aux questions.
C.B. : Comment en êtes-vous venu à choisir un métier lié à la philanthropie ?
F.B. :Beaucoup de gens choisissent la philanthropie par hasard ou après des détours professionnels. Ce n’est pas mon cas. Dès mes années d’études au cégep Lionel-Groulx, je me suis senti appelé ; j’ai choisi le programme de marketing pour cette raison. C’était principalement dû à mon intérêt pour la cause environnementale. J’ai travaillé pour Greenpeace, incluant les visites à domicile, porte-à-porte, pour sensibiliser le public aux changements climatiques et à la protection des milieux menacés par l’activité humaine. J’ai travaillé pour Équiterre,Oxfam Québec. J’ai fait également du travail humanitaire à l’étranger. Il était donc tout naturel pour moi de poursuivre mon engagement en devenant un professionnel de la philanthropie. Le CFRE est une façon de boucler le parcours d’apprentissage d’une expertise de plus en plus en demande et en constante évolution.