Ce billet a été écrit en réaction à un article récemment publié dans le journal L’Observateur national du Canada : Bomb threat called into Tides Canada an extension of political theatre par Joanna Kerr, PDG de Tides Canada.
Vivian Krause et d’autres blogueurs d’extrême droite ont propagé un mythe aussi dangereux qu’inexact. Ils ont prétendu que le mouvement environnemental du Canada est soutenu par des fonds étrangers – alors qu’en réalité, il est financé en grande partie par les canadiens et Canadiennes.
La décision du gouvernement de l’Alberta de donner à ces mythes la légitimité d’une enquête publique est un opportunisme politique irresponsable de la pire espèce. Comme nous l’avons vu en 2019, ces mensonges ont des conséquences réelles et dangereuses. Le mois dernier, Tides Canada a dû évacuer ses bureaux après qu’une alerte à la bombe ait été lancée avec un ultimatum demandant que l’organisation » quitte le Canada » (1).
Comme je l’ai montré dans ma récente analyse des données des organismes de bienfaisance gouvernementaux, il n’y a pas de preuve pour soutenir l’affirmation selon laquelle le mouvement environnemental canadien est financé par l’étranger. La grande majorité (95%) des organismes de bienfaisance environnementaux au Canada ne reçoivent aucun financement étranger. Et il est encore plus rare que les organismes de bienfaisance environnementaux reçoivent des montants importants de financement étranger. Dans l’ensemble, les fonds provenant de l’extérieur du Canada représentent 6% des revenus du secteur. Les 94% restants proviennent de sources philanthropiques, gouvernementales et commerciales canadiennes.
Les organismes de bienfaisance reçoivent parfois du financement de l’extérieur du Canada. C’est tout simplement une réalité dans le contexte actuel de mondialisation. Le Fraser Institute, de droite, par exemple, reçoit environ 15% de son financement de l’extérieur du Canada (2). The Toronto General and Western Hospital Foundation reçoit également des fonds de l’extérieur du Canada, et personne ne prétend qu’il s’agit d’un infiltrateur étranger. Parmi les autres organismes de bienfaisance qui reçoivent des fonds de l’étranger, mentionnons la Croix-Rouge canadienne, la Société canadienne du cancer, de nombreux groupes locaux de la SPCA, les Grands Frères Grandes Sœurs du Canada, Vision mondiale Canada et plusieurs Centraide (3). Je pourrais continuer ainsi. Le fait est que de nombreux organismes de bienfaisance reçoivent de petits montants de financement de l’extérieur du Canada – tout comme de nombreux Canadiens et Canadiennes donnent à des causes internationales.
Le mythe du financement étranger vise à délégitimer les militants pour le climat en remettant en question leur soutien public au Canada. Il est important de combattre ce faux discours. Les Canadiens se battent pour un avenir viable pour les Canadiens. Ils méritent votre respect et votre attention.
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- Kerr, Joanna. (18 December 2019). Bomb Threat Called into Tides Canada an Extension of Political Theatre. National Observer, https://www.nationalobserver.com/2019/12/18/opinion/bomb-threat-called-tides-canada-extension-political-theatre?utm_source=AdaptiveMailer&utm_medium=email&utm_campaign=Tides%20Canada%20Community%20Email%20December%202019&org=998&lvl=100&ite=173&lea=5580&ctr=0&par=1&trk=a2r4N0000011MZcQAM, accessed 31 December 2019.
- Canada Revenue Agency (CRA). (2018). 2018 Registered Charity Information Return for the Fraser institute. CRA, https://apps.cra-arc.gc.ca/ebci/hacc/srch/pub/t3010/v23/t3010Schdl6_dsplyovrvw accessed 31 December 2019.
- Based on Schedule 6 of their most recent annual information disclosure to the CRA.