Paris, 29-31 janvier 2020
Un espace pour réfléchir, entre fondations francophones, sur des enjeux qui traversent la pratique de nos fondations.
Sous l’égide de la Fondation de France, se tenait à Paris, du 29 au 31 janvier dernier, le second Séminaire international de grandes fondations francophones.
Ce séminaire, qui réunissait une douzaine de fondations francophones, avait comme objectif d’offrir un espace d’intimité et d’échange à des fondations ayant montré un intérêt à explorer, avec d’autres, l’impact des changements sociaux, politiques et économiques sur leurs pratiques.
Invitées par la Fondation de France et la Fondation communautaire du Grand Montréal (sa partenaire québécoise), une petite délégation de fondations subventionnaires québécoises se sont jointes à cette rencontre.
Prenant la forme « d’une communauté de pratique », ce séminaire fut l’occasion, entre autres, pour les fondations participantes, de réfléchir ensemble sur la place des fondations face aux mutations profondes de nos sociétés : transformation des modèles démocratiques, explosion de la question écologique/climatique, crise de la gouvernance, crise des institutions publiques, crise de confiance dans l’information, etc.
Changement systémique et philanthropie stratégique
Face à ces crises, les Fondations ont-elles un rôle à jouer afin de favoriser ou soutenir des changements en profondeur de nature systémique ? Dans l’affirmative, quelles sont les stratégies possibles ?
Pour beaucoup de fondations, l’enjeu de concilier vision à long terme et sentiment d’urgence se pose régulièrement. Derrière ces questions émergent aussi les défis liés à la légitimité et à la redevabilité de leurs actions.
Avec l’apport des fondations présentes et l’apport de conférenciers invités, ce séminaire a permis aux fondations québécoises présentes d’aborder ces questions avec d’autres fondations francophones, venant autant de l’Europe que du continent africain.
Une philanthropie francophone… et francophile
La philanthropie subventionnaire anglo-saxonne domine présentement la scène internationale. Son influence est grande. Les pratiques des grandes fondations américaines, anglaises, leurs façons de réfléchir leurs actions, leurs rapports à l’État, ont influencé et influencent encore de façon importante les pratiques des acteurs philanthropiques au Québec, au Canada, comme à travers le monde.
Il y a, chez plusieurs fondations francophones, un désir de réfléchir en français. Au-delà de la langue, cette recherche fait aussi écho au besoin d’agir à partir d’autres paradigmes, contextes culturels et politiques. Le séminaire international de grandes fondations francophones s’inscrit ainsi dans une recherche de nouveaux espaces pour penser ensemble les enjeux qui traversent la pratique des fondations à partir des éléments propres à une aire culturelle et à un contexte cognitif que partagent, en partie, les fondations issues de sociétés francophones.
Il s’agit là d’un espace fort intéressant et riche de sens et d’apprentissage pour les fondations parties prenantes au processus. Notre défi commun sera de trouver les moments pour collectiviser nos apprentissages respectifs et permettre aux fondations en question d’alimenter la réflexion qui traverse actuellement le secteur philanthropique.
Jacques Bordeleau
Directeur général