- Poste occupé:
- Vice-présidente aux opérations et cheffe de la direction
- Organisation:
- Épisode
- Type de formation (1):
- Formation universitaire (Baccalauréat)
- Programme de formation (1):
- Baccalauréat en sociologie
- Type de formation (2):
- Formation universitaire (Maitrise)
- Programme de formation (2):
- Maîtrise en développement des organisations
- Types de professionnel-le:
- Professionnels-les dans les entreprises et les cabinets de conseils
- Secteurs d'organisation:
- Autre
- Types d'organisation:
- Entreprises
Pourriez-vous vous présenter ?
Après un passage d’un peu plus de vingt ans au sein de réseau de la santé et des services sociaux, dans lequel j’ai occupé différents postes de gestion, je suis de retour depuis un an en philanthropie. En effet, je parle de retour, car il y a vingt ans, au début de ma carrière, j’ai travaillé pour différents organismes notamment la Croix-Rouge, la Fondation Charles-Bruneau, ainsi que dans le milieu hospitalier. C’est donc après ma dernière expérience à titre de directrice générale d’une fondation hospitalière que j’ai fait le saut dans le milieu de la santé à titre de gestionnaire.
Qu’est-ce qui vous a amené à travailler en philanthropie ?
Il y a donc un an, après vingt ans au sein du réseau de la santé et des services sociaux, je ressentais le besoin de faire un changement professionnel. J’avais d’excellents souvenirs de mon passage dans le milieu philanthropique, et de plus, au cours des années passées dans le réseau de la santé, j’étais restée en lien avec ce milieu notamment par ma présence à titre d’administratrice sur différents conseils d’administration. C’est pourquoi dans le cadre de ma réflexion professionnelle et suite à différentes discussions et échanges avec des acteurs du milieu, notamment avec Daniel Asselin, président et fondateur d’Épisode, l’avenue de revenir dans le milieu s’est vite avérée une opportunité intéressante et stimulante. De plus, les compétences et l’expérience acquises au cours des années dans le réseau de la santé s’avéraient tout à fait transférables. La variété et les défis que m’offrent mes fonctions actuelles chez Épisode m’animaient et m’animent toujours.
Pouvez-vous définir et expliquer en quoi consiste votre activité et/ou fonction au sein de votre organisation ?
On pourrait diviser mes fonctions en deux blocs : d’un côté, la gestion de l’ensemble des opérations au niveau de l’entreprise (ressources humaines, ressources financières, etc.), et de l’autre, la relation client, c’est-à-dire que je travaille sur différents mandats notamment des mandats de planifications stratégiques, mais aussi de recrutement. J’ai vraiment un rôle bicéphale d’un point de vue gestion interne, mais aussi relations clients en externe. Ce sont deux volets qui m’animent et qui me permettent de mettre à profit mon bagage professionnel et ma formation. Passer de la gestion interne à la stratégie et à la relation externe est très stimulant pour moi.
Quelle est votre formation professionnelle ? Est-ce pertinent dans le cadre de votre engagement philanthropique ? Pourquoi ?
J’ai un baccalauréat en sociologie et une maîtrise en développement des organisations. J’ai aussi eu de la formation professionnelle tout au long de ma carrière. C’est essentiel pour se tenir à jour. Ma formation académique est donc un amalgame entre sociologie et développement des organisations. Je trouve que c’est pertinent, car cela permet un double regard, à la fois théorique et pratique. La maîtrise que j’ai complétée, par exemple, avait un volet très pratique. Durant cette formation, les étudiants-es ont vu beaucoup de projets et études de cas qu’ils, elles pouvaient appliquer dans leurs activités professionnelles. C’était très intéressant, car on pouvait tout de suite voir la capacité d’application ou les difficultés dans nos milieux respectifs. Les étudiants-es doivent pouvoir faire le lien entre la théorie et la pratique. C’est un modèle qui pour moi s’est avéré extrêmement gagnant.
Parlez-nous rapidement de votre parcours professionnel ?
Comme je le mentionnais précédemment, j’ai débuté ma carrière en philanthropie au sein de différents organismes à titre de directrice des événements, puis directrice générale. Par la suite, en faisant le saut dans le réseau de la santé et des services sociaux, j’ai occupé des postes de directrices des communications, directrice de la qualité et de l’éthique, directrice générale adjointe et enfin directrice générale. Ces différentes fonctions m’ont toutes apportées des expériences et des regards variés sur la gestion et le développement des organisations. Toutes ces expériences ont été des plus enrichissantes pour moi et chacune d’entre elles m’a permis d’évoluer comme gestionnaire. Chacun des apprentissages acquis au cours de ma carrière m’a donné la capacité de continuer d’évoluer professionnellement. Aujourd’hui je suis de retour en philanthropie, mais cette fois-ci au sein d’une entreprise : Épisode, une entreprise active dans le paysage philanthropique depuis plus de 25 ans. J’occupe actuellement la fonction de vice-présidente et cheffe de la direction.
Quels sont les défis et enjeux liés à vos fonctions en philanthropie ?
Je dirais que nos défis et enjeux sont intimement liés à l’évolution et aux changements dans le milieu philanthropique. En effet, comme entreprise nous devons nous assurer de rester à l’affut des tendances du milieu qu’ils s’agissent des tendances générationnelles, tendances au niveau des communautés culturelles, tendances économiques, etc. J’en profite pour faire le lien avec les études que nous avons produites au cours des dix dernières années justement sur les Tendances en philanthropie qui traite, entre autres, de ces sujets. Afin de s’assurer d’offrir à nos clients des conseils et des services optimaux, il est essentiel de voir venir ces tendances et de prendre une longueur d’avance. Nous n’avons qu’à penser au don d’impact qui apparaît pour les générations X-Y et Z comme un incontournable dans le cadre de leur implication philanthropique, à l’importance de travailler pour une entreprise engagée socialement, à la place grandissante des réseaux sociaux, et ce ne sont que quelques exemples. Par ailleurs, dans notre métier, il est primordial de savoir que chaque client-e est unique. On doit s’assurer de l’unicité des relations avec les clients-es. On doit pouvoir répondre à leurs besoins spécifiques pour offrir le meilleur service. Il faut donc équilibrer tout ça au quotidien en construisant des relations de confiance et de bienveillance.
Comment définissez-vous la philanthropie aujourd’hui ? Comment cette définition influence-t-elle votre façon de travailler ?
Je pense que c’est de pouvoir faire la différence. Faire la différence socialement et ce peu importe le geste que l’on pose. Poser un geste pour améliorer la qualité de vie et le bien-être des individus et des communautés. Il ne s’agit pas toujours de faire des gestes d’éclats : quelques fois la plus petite implication peut permettre de faire la différence, car ce petit geste peut devenir l’élément déclencheur et le catalyseur d’une multitude d’autres actions qui suivront. C’est aussi le pouvoir de transformer pour construire quelque chose de durable ensemble. Et enfin, la philanthropie c’est aussi partager. Partager, oui en terme financier mais aussi partager son temps son expertise, son réseau. C’est large, évidemment mais la philanthropie doit permettre de faire la différence et c’est ce qui m’anime au quotidien dans mon travail.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite exercer votre profession/activité ?
Je lui donnerai le conseil suivant : les opportunités de carrière sont vastes pour celui ou celle qui désire faire carrière dans ce milieu. À partir du moment où quelqu’un se lance dans cette voie, il ou elle doit comprendre que c’est un véritable engagement qui demande des compétences de savoir-être et de savoir-faire, ainsi que des compétences académiques. Il faut aussi avoir une solide réflexion sur ce qui intéresse la personne dans la philanthropie. Il y a toutes sortes de fonctions dans le réseau philanthropique, mais encore faut-il savoir ce qui nous stimule et nous anime. Dans les « Quel impact je souhaite avoir ? Que puis-je apporter ? Pourquoi ? Comment ? », il y a un vrai travail de questionnement en amont.
Une dernière chose à ajouter ?
Faire un changement professionnel et quitter un milieu dans lequel nous avons œuvré durant plus de vingt ans n’est pas une décision à prendre à la légère et cela a exigé une très sérieuse réflexion de ma part. Aujourd’hui je ne regrette pas mon choix. Mes fonctions, notre équipe, les relations avec nos clients sont pour moi autant d’éléments positifs qui me confortent dans mon choix. Je rencontre des gens extrêmement intéressants et investis. C’est définitivement vivifiant de côtoyer quotidiennement des personnes qui veulent faire la différence, qui veulent transformer et partager. L’énergie déployer quotidiennement dans le milieu philanthropique est majeure, le travail des différents acteurs de ce réseau permet de le faire évoluer et de le faire grandir. Participer à cette évolution est fort enrichissant et fort stimulant. C’est un catalyseur pour moi.