Daphné Mailloux-Rousseau

Poste occupé:
Conseillère principale, dons majeurs
Organisation:
Croix-Rouge canadienne
Type de formation (1):
Autre
Programme de formation (1):
Variée
Types de professionnel-le:
Professionnels-les dans les OBNL et OBE
Secteurs d'organisation:
International
Types d'organisation:
Oeuvres de bienfaisances (OB)

Pourriez-vous vous présenter ?

Je suis une citoyenne du monde, née à Montréal en 1980 dans un clan familial vaste et tissé serré, constitué de travailleurs sociaux et d’enseignantes. Fière descendante d’un leader syndical, tombé en amour avec une bibliothécaire, la psychoéducation était une voie toute tracée pour m’engager envers ceux qui avaient moins de chances que moi, mais tout autant de potentiel. Plein d’autodérision et de curiosité, je suis une intellectuelle irrémédiablement sociable.

Qu’est-ce qui vous a amené à travailler en philanthropie ?

Tout au long de ma carrière, j’ai apprécié aider les individus, les groupes et les organisations. Au fil de mes expériences dans le communautaire, l’institutionnel et le milieu des affaires, j’ai ressenti l’envie d’avoir un impact plus macro et ma tolérance au risque s’est également accrue. Développer des projets innovants, établir des objectifs ambitieux et rallier des partenaires à cette vision m’a amené à me découvrir un intérêt pour les besoins et les motivations des philanthropes assumés ou en devenir. Faire du développement des affaires communautaires par le truchement de la philanthropie m’amène à créer des ponts entre les gens d’affaires et les travailleuses du secteur communautaire, deux groupes entretenant plusieurs mythes ou incompréhensions mutuelles. Lorsque j’ai réellement compris que les philanthropes avaient autant besoin de s’impliquer dans des causes sociales qui leur sont chères que les bénéficiaires des activités offertes en OBNL, j’ai beaucoup mieux assumé mon rôle auprès des deux parties et les résultats ont explosé. Le plaisir de tisser des relations de partenariats intègres s’additionne à celui de tisser une société plus équitable où ses différents membres s’accueillent et s’entraident.

Pouvez-vous définir et expliquer en quoi consiste votre activité et/ou fonction au sein de votre organisation ?

Relevant de la directrice principale, Dons majeurs et campagnes de financement, ainsi que de la directrice de la philanthropie au Québec, je suis responsable de l’élaboration et de la gestion du programme de dons majeurs au Québec. Je m’emploie aussi à bâtir des relations avec les principales parties intéressées et bâtis un réseau de donateurs désireux de verser des dons de 10 000 $ et plus. Les fondations familiales et communautaires, les individus et les communautés religieuses composent le bassin de philanthropes dont je m’occupe. En tant que membre de l’équipe de Philanthropie, je travaille en étroite collaboration avec un groupe de professionnels représentant tous les volets de la collecte de fonds (marketing direct, dons majeurs, dons planifiés, dons d’entreprise et événements prestigieux) dans le but d’atteindre les objectifs de la Société et de soutenir sa mission.

Quelle est votre formation professionnelle ? Est-ce pertinent dans le cadre de votre engagement philanthropique ?

Ma formation professionnelle est composée d’interventions psychoéducatives, de gestion de programmes d’activités communautaires, de recherches scientifiques et de gestion administrative d’organismes communautaires et de services institutionnels. Ces différentes formations et expériences m’ont amenée à avoir une boîte à outils bien garnie pour aborder les intérêts des philanthropes, leurs besoins et ceux des populations à aider via les OBNL. L’écoute, l’analyse, la communication, la gestion de projet, le suivi budgétaire et l’évaluation des impacts sont tous des aspects qui ont marqué ma formation.

Parlez-nous rapidement de votre parcours professionnel ?

Je travaille depuis plus de 15 ans auprès des jeunes et des familles en difficultés. Psychoéducatrice de formation, je me passionne pour l’épanouissement du potentiel de chacun et la transformation organisationnelle. Après plus de sept ans à la Commission scolaire Marguerite Bourgeoys, j’ai pris la direction générale de l’OBNL L’Ancre des Jeunes en 2011. J’y ai piloté une véritable croissance, par le développement de la philanthropie et de la notoriété de l’approche d’intervention unique en son genre. Réaliser une première campagne majeure de 1.25M$ pour développer des franchises sociales a été une combinaison audacieuse de deux innovations socioéconomiques dans ce secteur d’activités. Passionnée par la communication, j’ai participé à de nombreuses conférences et panels. Repérée par l’équipe de la philanthropie de la Croix-Rouge canadienne, j’y développe maintenant les dons majeurs au Québec.

Quels sont les défis et enjeux liés à vos fonctions en philanthropie ?

De nombreux enjeux sillonnent mon rôle de philanthrope à la Croix-Rouge canadienne. La conversion des donateurs qui donnent lors de crises, mais non pas pour les activités de préparations, les compétences techniques à développer pour analyser et utiliser judicieusement la gigantesque base de données l’arrimage des pratiques du Québec avec celles du Canada anglais tout en préservant les composantes culturelles spécifiques sont des exemples d’enjeux récurrents.

Comment définissez-vous la philanthropie aujourd’hui ? Comment cette définition influence-t-elle votre façon de travailler ?

La philanthropie est le fait de s’engager pour faire évoluer le mieux-être de la société. Que ce soit des contacts, des dons ou des expertises, les OBNL ont des besoins et des apports diversifiés qui font que les philanthropes ne devraient pas être cantonnés dans la collecte de fonds. Par ailleurs, l’éducation financière et la culture du don font défaut au Québec, ce qui se traduit par un retard à ce niveau en Amérique du Nord. Généreux de leurs temps, mais moins de leurs sous, les philanthropes ont besoin d’être sensibilisés, éduqués et mobilisés afin de prendre la place qui leur revient dans ces changements sociaux.

Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite exercer votre profession/activité ?

L’iniquité homme-femme est flagrante dans ce domaine. L’accès aux postes de pouvoir et un salaire équitable ne sont que deux composantes d’un ensemble de réalités qui doivent s’améliorer, car 75% des personne œuvrant en philanthropie sont des femmes et nous y recréons une structure injuste. Par ailleurs, certaines femmes doivent également faire un travail sur elles-mêmes pour gagner en confiance et négocier plus habilement leurs conditions, car, par exemple, à force de prétendre que de faibles frais administratifs est la preuve d’une saine gestion, nous dévalorisons globalement nos compétences et notre pleine valeur ajoutée. C’est donc personnellement et structurellement que nous devons tous et toutes prendre conscience de cette situation discriminatoire et tendre vers des conditions et des milieux de travail motivants pour l’ensemble des parties, soit les philanthropes, les travailleurs et les organisations.

Une dernière chose à ajouter ?

Je trouve que le travail et la mission de PhiLab est salutaire dans le contexte actuel où les philanthropes et les professionnels du secteur ont besoin d’un organisme de recherche de transfert de connaissances. A l’improvisation philanthropique, on obtient des résultats minimaux et on fragilise les services aux plus vulnérables. Notre société mérite mieux et la professionnalisation de ce secteur d’activité va s’accroître entre autres grâce à PhiLab. Le sain partage de connaissances va également permettre de diminuer une certaine culture de survie protectionniste qui entraîne une compétition stérile entre OBNL et nuit à leurs positionnements forts et stratégiques, réalisés main dans la main en toute transparence avec les philanthropes.

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