- Poste occupé:
- Directeur général
- Organisation:
- L'Itinéraire
- Type de formation (1):
- Autre
- Programme de formation (1):
- Programmeur-Analyste de formation
- Types de professionnel-le:
- Professionnels-les dans les OBNL et OBE
- Secteurs d'organisation:
- Soulagement de la pauvreté
- Types d'organisation:
- Oeuvres de bienfaisances (OB)
Pourriez-vous vous présenter ?
Je suis directeur général du groupe communautaire l’Itinéraire, qui accompagne des personnes marginalisées, exclues du marché traditionnel du travail, ayant connu des problèmes d’itinérance ou de dépendance, ainsi que des personnes souffrant de problèmes de santé mentale. L’un de nos leviers de réinsertion les plus précieux, c’est l’écriture et la vente de notre magazine : l’Itinéraire. Je suis arrivé dans cet organisme après 30 ans à œuvrer dans les milieux syndicaux et associatifs. Depuis l’âge de 19 ans, qui est aussi celui de ma première paye, je tente de donner une heure de bénévolat, à chaque heure de travail gagnée. Pas par contrainte, mais par plaisir. Résultat, j’ai une carrière atypique et des semaines bien remplies.
Qu’est-ce qui vous a amené à travailler en philanthropie ?
Je fais de la philanthropie depuis bien longtemps. J’ai commencé sans même savoir ce que c’était ! C’est une rencontre qui m’a amené vers la philanthropie. J’ai rencontré un papa dont la fille avait de la fibrose kystique, une maladie assez grave que je connaissais très peu. Ce témoignage m’a bouleversé et j’ai commencé à m’impliquer pour aider cette personne, puis d’autres.
Pouvez-vous définir et expliquer en quoi consiste votre activité et/ou fonction au sein de votre organisation ?
Aujourd’hui je suis le DG et éditeur du groupe communautaire l’Itinéraire. Mon rôle est d’assumer la bonne gestion de l’organisme avec une équipe dynamique et en accord avec son temps. En parallèle, je travaille à faire la promotion de l’organisme auprès de nombreux acteurs, des bailleurs de fonds, aux structures politiques (municipal, provincial et fédéral), etc. De fait, notre cause concerne tout le monde : il s’agit d’un sujet présent dans la sphère politique. Je suis aussi là pour faciliter la communication entre le grand public et notre organisme. C’est important, par exemple, que les gens sachent que quand ils achètent un journal directement auprès de l’un de 150 camelots, ils ne font pas un don à l’organisme : le camelot est un travailleur autonome. C’est un beau programme basé sur l’empowerment et l’entrepreneuriat social.
Quelle est votre formation professionnelle ? Est-ce pertinent dans le cadre de votre engagement philanthropique ?
Je suis Programmeur-Analyste de formation. Eh oui ! j’ai débuté ma carrière en informatique, en gestion, ensuite comme formateur-mentor dans le merveilleux monde du 7e art, le cinéma. Par la suite la curiosité d’en connaître davantage à travers de différente formation, colloque et un certificat en philanthropie, ma carrière s’est modifiée. C’était une initiative non obligatoire et tout à fait personnelle. Mes formations m’ont apporté des techniques et des outils utiles, mais mes expériences, mes rencontres ont aussi beaucoup joué. De fait, la philanthropie ne se compose pas que de savoir-faire techniques, il y a aussi des savoir-être nécessaires, dans la mesure où l’humain est au cœur de mon métier. Une personne peut avoir de très bonnes compétences théoriques, sans habilités humaines ça sera très difficile pour elle.
Parlez-nous rapidement de votre parcours professionnel ?
J’ai débuté ma carrière dans le milieu syndical. Au bout de vingt ans, j’ai décidé de choisir mes causes. Auprès des jeunes, de l’éducation et dans le milieu de la santé. En parallèle je me suis beaucoup impliqué en tant que bénévole dans le milieu associatif comme président et administrateur auprès de plusieurs organisme et fondation, toujours en lien avec la jeunesse et l’éducation. Ces expériences diverses me permettent aujourd’hui de mettre à profit mon savoir pour bonifier l’offre d’entraide en employabilité et en itinérance. L’Itinéraire, qui fête cette année ses 25 ans d’écriture est en pleine croissance, se modernise, s’ajuste aux changements. Aujourd’hui, nous sommes présents dans sept régions administratives.
Quels sont les défis et enjeux liés à vos fonctions en philanthropie ?
« Vendre » la question de la santé mentale et celle de l’itinérance adulte est très compliqué : ce sont des sujets délicats et pas toujours faciles d’accès. De même, promouvoir un organisme parmi tant de causes est un véritable défi. Alors nous devons expliquer toujours plus et démolir les mythes et les préjugés qui entourent notre engagement. Par exemple, nous devons démolir le mythe encore très présent de l’itinérant qui porte son baluchon sur le dos. L’itinérance n’est pas que cela.
Comment définissez-vous la philanthropie aujourd’hui ? Comment cette définition influence-t-elle votre façon de travailler ?
Pour moi la philanthropie est un don de soi et une façon d’aider son prochain. Un don de soi ne veut pas toujours dire un don monétaire : il peut prendre différentes formes, régulières ou plus ponctuelles. L’essentiel, je crois, c’est de s’engager en faveur de l’empowerment du public aidé. Il faut que la personne puisse acquérir et utiliser certains outils pour ensuite s’aider elle-même et aider sa communauté. Faire du recyclage est probablement un acte philanthropique, pour la planète, mais surtout pour nous. Par ailleurs, la philanthropie est aujourd’hui très rapide, très spontanée. C’est très certainement lié à l’air du temps et aux réseaux sociaux. Enfin, j’ai l’impression qu’on est dans une philanthropie feel good.
Quels conseils donneriez-vous à une personne qui souhaite exercer votre profession/activité ?
Je crois que ce que j’ai appris avec le temps, c’est qu’il faut avant tout être un passionné ! Il ne faut pas considérer l’emploi uniquement en fonction du salaire. Il faut apprendre à connaître son organisme et sa cause pour la partager avec amour. Ça fait une grande différence et ça aide à être heureux ! Mon deuxième conseil serait de s’accrocher d’avantages aux réussites qu’aux défaites.
Une dernière chose à ajouter ?
Ma motivation n’a d’égal que ma passion à aider les groupes à travailler plus efficacement ensemble pour qu’ils puissent réaliser leurs objectifs individuels et collectifs.